La politique Afpak très décriée d’Obama a marqué le gros ce week-end en tuant Oussama Ben Laden, mais elle est toujours mal organisée pour les défis à venir. Alors que la Maison Blanche réorganise l’équipe de sécurité nationale, elle devrait également réorganiser la bureaucratie pour traiter avec l’Asie du Sud. Le gouvernement américain n’a toujours pas vu l’Asie du Sud pour ce qu’elle est: une région avec un environnement partagé, un système culturel partagé et sa propre logique stratégique. L’ignorer ou le morceler conceptuellement et organisationnellement aurait pu être une réponse adéquate à l’ère de la guerre froide, mais son importance croissante exige une révision de la stratégie américaine et de la façon dont le gouvernement américain est organisé pour traiter avec l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde. Cette région, y compris l’océan Indien, est maintenant trop importante pour être laissée à l’élaboration de politiques segmentées et non coordonnées. Pour corriger cela et profiter de nouvelles opportunités en Asie du Sud, les États-Unis doivent réviser le cadre civil et militaire obsolète avec lequel ils abordent la région.
Pour la première fois depuis que les Britanniques ont quitté l’Asie du Sud, laissant derrière eux deux puissances querelleuses, la région a acquis le poids militaire et économique qu’elle avait pendant la majeure partie du Raj. L’ancienne armée indienne n’a pas seulement fait et maintenu la paix au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, elle a été un allié vital dans deux guerres mondiales. L’Inde a toujours été l’une des plus grandes économies du monde, mais elle a stagné sous les Britanniques, qui l’ont subordonnée à leurs propres intérêts commerciaux. Désormais, l’Inde et le Pakistan sont tous deux des États dotés d’armes nucléaires dotés d’armées puissantes, et l’Inde est une réussite économique rivalisant avec la Chine en termes de taux de croissance. Néanmoins, l’Amérique se rapproche de la région comme elle l’a fait pendant la guerre froide prolongée: la considérant comme un spectacle secondaire des questions du Moyen-Orient ou d’Asie de l’Est.
L’Asie du Sud n’est pas simplement un lieu géographique, c’est une région liée par le climat, l’environnement, la stratégie, la structure sociale et l’engagement militaire.